Portrait de Shali et Adam Kelly © Visual Citizens

Shali et Adam Kelly sont les cofondateurs du studio de design digital Visual Citizens. Ensemble, ils utilisent la nature, le mouvement et la texture pour créer des environnements virtuels uniques. Artsper les a rencontrés pour parler de leur processus créatif et de la place de l'art digital dans le monde de demain.

1. Salut Shali et Adam ! Pouvez-vous vous présenter et nous parler de Visual Citizens ?

Shali Kelly : Nous sommes un duo d'anciens architectes devenus artistes numériques. Je suis originaire d'Afrique du Sud et Adam d'Écosse. Nous créons des intérieurs et des paysages surréalistes, avec un intérêt particulier pour la nature et la flore. Nous nous consacrons au concept et à la signification de l'art. Une grande partie de notre travail est de mettre en scène une histoire ou un monde imaginaire dans lequel la pièce existe. Généralement, cet imaginaire vient de notre propre esprit - une idée que nous espérons explorer ou une émotion que nous avons besoin de libérer.

2. Pourquoi êtes-vous passés de l'architecture au design numérique et aux expériences visuelles ?

SK : Nous avions l'impression, en tant qu'architectes, d'être limités par la réalité. En tant que designers digitaux, les possibilités d'expression sont infinies. L'art et le design digitaux sont pour nous des moyens d'expression intéressants. Ils nous permettent d'échapper à la réalité des contraintes pratiques de la conception, en nous permettant de créer des environnements surréalistes et de les remplir d'objets fantastiques. Nous pensons que la situation actuelle du monde du design est incroyable. Les médias digitaux sont plus importants (et immersifs) que jamais, et ce monde numérique qui se développe autour de nous aura besoin d'être conçu. Nous aimons imaginer ce que l'avenir réserve au design : peut-être que les designers se retrouveront de plus en plus impliqués dans la création, la conservation et l'animation d'environnements numériques plutôt que physiques ? Cela pourrait même être une solution à la grande quantité de déchets produits dans notre société du jetable.

Projets de Visual Citizens, à gauche : « Plant-Based Safari », à droite : « Digital Bouquet » © Visual Citizens

3. Vous vous décrivez également comme des « fleuristes digitaux » et, en effet, une grande partie de votre travail implique des plantes et des fleurs : pourquoi utilisez-vous cette imagerie ?

SK : Pour nous, les fleurs sont les sujets les plus émouvants que l'on trouve dans le monde naturel. Nous les utilisons donc comme un moyen d'exprimer des idées.

4. Inventez-vous les fleurs ou reproduisez-vous des espèces de fleurs réelles ?

SK : C'est un peu des deux. Dans un projet récent, nous avons exploré la notion de peinture numérique. Nous sommes partis de vraies fleurs, puis nous les avons peintes et nous avons dessiné par-dessus. Finalement, la fleur est devenue abstraite par le biais du processus lui-même.

5. Lorsque vous créez vos dessins, où trouvez-vous votre inspiration pour de nouvelles textures, couleurs et formes ?

SK : Notre processus commence par la recherche du véritable concept ou de l'esthétique du projet. Parfois, nous trouvons l'inspiration dans des images, des peintures, des livres ou des films. D'autres fois, il s'agit d'une expérience dans la nature. À partir de là, nous réalisons quelques esquisses, puis nous passons au logiciel 3D. Nous développons l'idée à travers de nombreux rendus d'essai, en explorant les matériaux et les formes.

6. Vous utilisez le mouvement dans un grand nombre de vos œuvres. La possibilité d'insuffler du mouvement dans votre art affecte-t-elle la manière dont vous le concevez ?

Adam Kelly : Le mouvement peut servir à donner vie à une œuvre plus qu'une image statique. Nous avons donc tendance à penser à la façon dont le mouvement peut soutenir le concept de l'image et créer une impression sur le spectateur.

À gauche : portrait de Shali et Adam Kelly, à droite : projet de Visual Citizens « Bath Time Blossoms » © Visual Citizens

7. Vous vendez également certaines de vos œuvres sous forme de NFT. Quel est, selon vous, l'avenir des NFT sur le marché de l'art ?

AK : Les NFT ont connu une période de forte croissance, mais nous pensons que l'avenir du marché de l'art passera par la généralisation des NFT. Cela sera un moyen de donner à l'art numérique une légitimité au même titre que l'art traditionnel.

8. Avez-vous des artistes contemporains préférés qui vous inspirent ?

SK : Nous aimons beaucoup le travail de Refik Anadol !

9. Et enfin, avez-vous des projets futurs dont vous aimeriez nous parler ?

AK : Oui ! Nous diversifions l'activité du studio en travaillant davantage dans l'industrie technologique. En plus de certains projets de réalité virtuelle, nous travaillons maintenant sur la conception et le développement de sites web. En tant que designers, nous aimons tout simplement créer et avoir un impact sur le monde par le biais de visuels sur tous les supports.