THE GARDEN OF HEAVENLY DELIGHTS Exposition de Yasen Zgurovski Little Bird Place (19 mars - 20 mai) Commissaires: Teodora Konstantinova et Radoslav Mehandzhiyski (Art & Culture Today) L'exposition de Yasen Zgurovsky "The Garden of Heavenly Delights" ressemble à une mythologie contemporaine humoristique et délibérément désordonnée des dieux fictifs. Des êtres hybrides unissant la chair et la morale de l'homme et de la nature. Tenté par la culture pop et l'esthétique du kitsch, le jardin de Yasen Zgurovski est en correspondance indirecte avec l'œuvre épique moralisante de Jérôme Bosch «Le jardin des délices terrestres» (1504) commentant l'absurdité de nombreux codes moraux encore en vigueur. Les mythes ont un rôle légitime dans notre culture, sans que leur contenu soit vérifiable. Ce sont des histoires narratives dont le symbolisme est une question de conjecture. Aujourd'hui, nous recherchons l'espoir et le sens dans les mythologies des cultures passées et nos propres «histoires légitimatrices» semblent habiter les espaces de la politique, des médias et répondre aux tensions sociales. Dans ce contexte, l'exposition de Yasen Zgurovski devient une révélation tissée d'anecdotes morales qui nous libèrent de la raideur des perceptions conventionnelles et nous conduisent à une lecture ouverte d'un certain nombre de clichés liés à la culture pop, à la culture gay, aux passions des consommateurs, au divin et règles naturelles. Nous tombons dans un jardin qui révèle un spectacle éblouissant de divinités hybrides triomphantes au repos, dévouées avec bonheur à leurs plaisirs, rêves, addictions et expériences colorées - avec elles-mêmes et avec les autres… La danse libérée de la nature… Ce jardin n'est pas un secret, c'est ouvert à tous ceux qui osent déployer un kaléidoscope de leurs envies. Cette provocation volatile est habillée de l'esthétique caractéristique et longtemps conçue par l'artiste du kitsch, phénomène rare dans la vie artistique bulgare. Quand on parle de kitsch dans l'art, le mot est dépourvu de la connotation négative originelle qui est cachée dans le langage courant. C'est une catégorie esthétique bien établie, qui est devenue un moyen de remonter au-dessus de la trivialité, de plaisanter, pourtant néfaste et vif, du ressentiment contre la pensée rétrogressive.