Duvert Gaël

Gaël Duvert est un artiste autodidacte inventeur du Can’Art, un lent processus de création artistique qui repose sur l’utilisation de canettes en métal. Le Can’Art de
Gaël Duvert peut s’apparenter à la fusion de deux mouvements artistiques présentant de nombreuses convergences, le Pop Art et le Recup’Art, concept initié par Ambroise Monod en 1969 : « il s’agit de récupérer tout objet devenu inutile, tout déchet, et de le transformer, par la magie du geste, en une création qui fait appel principalement à la découpe et à la soudure. »
Dans un premier temps, l’artiste va découper puis dérouler ces canettes pour les transformer en feuilles plates qui serviront de support à sa création. Dans un second temps, tout en prenant soin de conserver la couleur distinctive de la marque, il va gratter, strier, poncer cette feuille de métal pour révéler la matière brute, la teinte originelle du matériau. Ces feuilles seront ensuite fixées par collage les unes à côtés des autres pour former un réseau d’ondes qui se propagera sur l’ensemble du tableau.
La canette, qui a une espérance de vie de quelques secondes après ouverture avant d’être « balancée », est une merveilleuse représentation allégorique de notre société « nouvelle star » qui encense aussi vite qu’elle ne détruit. Aller toujours plus vite ! Quitte à considérer l’individu comme un simple objet, une bête à consommer, un numéro interchangeable, décérébré et déshumanisé:
L’énergie créatrice de Gaël Duvert provient de cette même volonté de lutter contre l’évolution inexorable du temps, contre les préjugés, l’exclusion et l’intolérance. Ce qui intéresse l’artiste dans la canette, ce n’est pas uniquement ce qu’elle représente. C’est aussi et surtout ce qu’elle est par ses propriétés originelles et sa mémoire. Au-delà de l’objet représentant la marque, les canettes ne portent-elles pas les bribes d’une humanité, les traces de ces bouches et de ces mains qui les ont effleurées ? En les reliant entre elles par un réseau d’ondes au sein d’un nouvel espace, il va relier les hommes et les femmes qui les ont consommées dans une œuvre commune indissociable : le travail de Gaël Duvert est un véritable message d’espoir, d’amour et de fraternité.
Il est exposé par la galerie Toulouseart