The Süyer

Un romancier voyage par procuration à travers son héros, comme une extension de lui même. C'est sur ce principe que le jeune artiste parisien de 27 ans The Süyer donna vie à son personnage Süsü il y'a maintenant quelques années.

Notre monde est rythmé par les mots, écrits ou parlés, comme une peur insatiable d'un vide, d'un silence, d'une confrontation avec soi. Notre rapport au silence révèle quelque chose de nous-même. Et Süsü, qui ne peut ni parler ni entendre, est pour lui un moyen de faire le lien entre ce monde et lui-même.

Ce personnage mystérieux, voyageant à travers monde et imaginaire, est appelé l'explorateur des paradis perdus. Tel un ami imaginaire Süsü est à la croisée de l'imaginaire de l'enfant et de celui de l'adulte.

Sa première expérience intime avec le dessin s'est déroulée il y'a une décennie, alternant entre les cours en prépa d'Arts Appliqués et le dessin d'abord de modèle vivants puis de personnages sortis de son imaginaire aux allures et expressions différentes. Il créa à ce moment ce qu'il nommera plus tard son "inventaire des émotions".

Cela fait maintenant quelques années que The Süyer envahit les rues de Paris avec ses peintures et ses collages. Son dernier collage "La Chute" (Février 2020) est visible sur les hauteurs de Montmartre faisant suite au collage "L'envol" du pont tournant de la grange aux belles dans le 10 ème (Novembre 2019)  ou encore l'habillage du Bistrot "Les rigoles" dans le 20ème (Octobre 2019) en peinture sur bois. 

De grandes rencontres émotionnelles artistiques façonneront par la suite son art et son personnage : Le cri de Munch et ses frissons, l'onirisme de Dali, l'atrocité humaine de Bacon, le malaise des masques polissés de Zeng Fanhzi, l'inquiétude des rires de Yue Minjun, la folie des œuvres de Gérard Garouste ou encore le lyrisme de Claude Verlinde.

C'est par ce long chemin que naîtra et évoluera son personnage Süsü et son univers onirique de ses "organiques". La solitude, la rêverie, la mélancolie, l'enfance sont autant de thèmes explorés dans les œuvres de The Süyer.