Thiemoko Claude Diarra

Né au Mali en 1974, Diarra a vécu entre Bamako, Bruxelles et Dakar. Son père est un sculpteur Bamana et sa mère était une infirmière belge. Thiémoko Claude Diarra se situe au carrefour de ces deux cultures, entre l'art sacré de ses ancêtres et l'héritage de ceux qui ont fait progresser la science médicale occidentale à travers les siècles.

Son projet expansif le plus récent, Anatopia, est une analyse scientifique absurde qui donne une nouvelle vie à l'art africain classique. Loin des vecteurs habituels d'études anthropologiques, sociales ou culturelles de l'art traditionnel africain,

Anatopia regarde cet immense patrimoine d'un point de vue artistique. En disséquant chirurgicalement des statues maliennes, mais aussi congolaises ou ivoiriennes, l'artiste vise à créer un cabinet de curiosités infini qui interpelle le spectateur à penser et repenser sa compréhension de l'art (africain), tel un miroir déformant la réalité pour mieux en saisir la réalité. réflexion.

Les sculptures, dessins, photographies peintes et installations de Diarra sont comme un cocktail fou d'impressions nées de la rencontre improbable entre une beauté baoulé, Andreas Vesalius (1514-1564), un colonisateur belge anonyme et Berlinde de Bruyckere (1964), dont l'œuvre l'artiste admire. Protégé de l'artiste surréaliste Jean-Michel Folon (1934-2005), Diarra a également travaillé dans la mode et a débuté sa carrière en peignant des contes en miniature sur montres et sur toile.

À travers un ensemble de séries artistiques comme Bastards, Cultural Shock, Comparative Animism, Lost Power Relics et Vesalius's Dream, Anatopia apparaît comme le dernier pont tant attendu entre l'art africain classique et contemporain. Sur ce pont, tel un Nganga moderne explosif (guérisseur spirituel), Thiemoko Claude Diarra crée ses visions de l'Europe et de l'Afrique, de leur passé et de l'avenir qu'elles se réservent l'une pour l'autre. Cette communion artistique est approfondie dans ses séries les plus récentes : Trophées de chasse et Heterosis.