Simon Manoha

Simon Manoha est né en Ardèche, France, en 1987.

Après des études musicales, il s'installe à Paris pour étudier la philosophie contemporaine. Il revient alors à l'une de ses premières passions : la photographie, qu'il continue de travailler, comme toutes ses autres disciplines. Son oncle étant potier, à travers ses souvenirs d'enfance, il est rappelé par la terre.

Toutes ses idées trouvent alors une faisabilité, une prise qui lui manquait jusque-là.
Il décide comme à son habitude d'apprendre par lui-même, et ce dès le début : la recherche des argiles. Simon Manoha passe des journées à chercher des argiles dans la nature. Il les collectionne, les expérimente dans ses oeuvres et dans le feu.
Les matières qu'il photographie trouvent enfin leurs pattes, leurs reliefs, l'argile prend forme à partir de toutes ses observations de troncs d'arbres, de rochers, de silhouettes humaines et de peaux. Sculpteur de la matière, il est en recherche permanente de la tension, celle des volumes et de l'esprit.
"L'argile comme expression de moi-même
Son atelier jouxte un Anagama (four à bois traditionnel japonais), des sources d'argile et d'innombrables minéraux utilisés pour ses émaux. Il travaille actuellement sur une nouvelle série "Décomposition".

"La sculpture comme répétition se glisse entre la maladresse d'une empreinte laissée au sol et l'obsession de l'éternité. Quant à sa différence, elle est ma trace, mon trait d'estèque ou mon empreinte sur l'argile, à jamais répétée/disséminée dans un réseau de dissolution / solution d'une identité qui se crée autant qu'elle est. se défait. Vous la regardez grandir, mon empreinte, alors approchez-vous et marchez dessus rien à craindre - je reviendrais. La main finira par saisir les souvenirs et sculptons les souvenirs. En attendant, jouons des blocs d'argile : tantôt doux pour permettre l'ouverture au monde qui vient en nous comme pour en garder l'empreinte, tantôt durs pour éviter une déformation fatale et pénétrer les êtres qui nous entourent nous - ceux dont la douceur intelligente aura un appétit pour une certaine cruauté.
Car c'est au plus profond des systèmes racinaires souterrains, dans la nuit noire des mystiques que la cruauté peut s'exercer sans limite. N'ayez pas peur de vous salir un peu les pattes, et ça sent parfois la merde. Mais c'est comme après un bon bain de boue, on ressortait tout saillant avec un petit nez sous l'aisselle : "Tiens, c'est pour toi.". Là où le silence des passions éclate tout, moi vous le monde : vous comprenez, c'est là que je vis. Mais parfois je remonte avec une ou deux truffes sous le bras : ça vous plaît ? " Simon.M