Mehdi Nabavi

"Les travaux en stuc, en bois et en miroirs constituaient les grandes spécialités des maîtres iraniens de maçonnerie. La façade et la décoration intérieure occupaient une place centrale dans l’art et l’architecture iraniens. En Iran, l’architecture sacrée est majestueuse et précieuse. Quand vous êtes debout devant leurs facades à miroirs découpés, toute la beauté de leur conception traditionnelle change et évolue selon l’image de la personne qui se reflète et que vous devez essayer d’identifier à travers les fragments dispersés de miroirs découpés.

L’architecture vous amène à uns introspection de soi. Les armes militaires, les citernes, les canons et les avions de chasse, avec leurs formes abstraites et fortes ont également une apparence magnifique. Cependant, leur fonction est de réduire le corps humain à la mort et de déchiqueter les corps. Mon idée de faire des « armes couvertes par des miroirs coupés » et de les sublimer de leur donner une autre dimension, de préférence en taille réelle, avec une couverture de miroirs coupés à la main qui rappelle les anciens bâtiments sacrés. La vision sacrée de la guerre qui a été si destructrice pour moi et pour mon pays et pour le monde dans lequel je vis. En fait, ces œuvres d'art sont la visualisation des événements quotidiens de ma propre vie.

C'est inconscient, je préfère les regarder avec recul comme je regarde avec recul ma vie, et surtout la religion, pour les voir attrayants. Ce décalage entre un objet magnifié et le sujet original de l’oeuvre est tout simplement magnifique à une distance normale, et cette incohérence entre la tendresse à la beauté contre le danger est la même incohérence avec laquelle je vis."

- Mehdi Nabavi