Kristina Alisauskaite

KRISTINA ALISAUSKAITE (née en 1984) est une peintre de jeune génération qui participe activement à des expositions collectives et a également organisé des expositions individuelles. Finaliste du concours « Jaunojo tapytojo prizas » (« Prix de jeune peintre »), lauréate du prix du public (en 2013). En 2014, le Ministère de la culture de la République lituanienne a attribué à Kristina la bourse individuelle d’Etat. La performance de la peintre a été également évaluée sur la scène artistique internationale. En 2013, elle était parmi les dix vainqueurs du concours international « Saatchionline Showdown Competition ». En automne tardif de l’an 2014, la maison d’édition « Thames & Hudson » a présenté le livre « 100 Painters of Tomorrow » à Londres et à New-York qui mentionne les cent peintres les plus prometteurs actuellement à l’œuvre. K. Alisauskaite est la seule artiste lituanienne parmi les meilleures de ce projet.
Le trait caractéristique des œuvres de Kristina est le laconisme. Les peintures de K. Alisauskaite sont économes et minimalistes : des espaces larges, souvent vides, dans lesquels quelquefois apparaissent des personnages solitaires sans visage. Elle peint les intérieurs vides, les paysages : lieux de rituels de divertissements et de loisirs. Généralement, il n’y a aucune allusion manifeste à l’action, toutefois ce vide est éloquent. Chaque composition est comme un fragment accidentel de l’histoire, un cadre de pellicule de film où le récit est brièvement interrompu et, après une pause, il continue. Mais K. Alisauskaite ne présente pas de récit. Désormais, les situations illustrées sont tellement cinématographiques, plusieurs fois vues et reconnaissables, que le récit se crée facilement dans l’esprit des spectateurs en passant par leurs expériences personnelles. Grâce aux apports de la théorie psychanalyse, K. Alisauskaite analyse l’universalité de l’expérience humaine et ses apparences via certaines images symboliques. L’espace abstrait des peintures et des objets généralisés rappellent les rêves, les images subconscientes et les apparences obscures des lieux et personnes vus gardés en mémoire. Les éléments qui se répètent dans le cycle de peintures permettent de pressentir les sentiments intimidants en permanence et le rêve de nature traumatique qui se répète obsessionnellement, à chaque fois autrement.
L’universalité des états psychologiques est également analysée dans les portraits de K. Alisauskaite. Ils sont anonymes, sans visages, parfois leurs visages sont cachés par les masques, chaussettes ou sacs. Le fait que les personnages sont reconnus à partir des images diffusés dans la culture de masse, révèle que l’artiste a l’ambition caractéristique de la jeune génération de peintres de critiquer la culture populaire, le matérialisme et le consumérisme. K. Alisauskaite exploite les looks de mode, mais elle le fait à sa propre manière, en les privant de leur érotisme, de leur joie habituellement présente dans la publicité. Les visages cachés, les parties individuelles du corps accentuées et les éléments de fétichisme rendent les portraits étranges et moins confortables à utiliser. Ils révèlent la nature sombre des désirs humains, encouragent à réévaluer les images et le sens de la culture diffusée via le prisme du désir subconscient.