L'or dans tous ses états

L'or, toujours considéré comme l'un des métaux les plus précieux, a toujours fasciné à travers les âges. Sa lumière rayonnante et son énergie sont perçus comme des symboles de pouvoir, de richesse et de beauté. Ce métal précieux a, qui plus est, l'avantage d'être malléable et d'être résistant, quasi inaltérable. 

Malgré sa rareté, les artistes l'utilisent depuis toujours. En effet, du masque d'Agamemnon à l'époque de l'Egypte antique au Baiser de Klimt, l'histoire de l'art est chargée d'or. Au XIIe siècle déjà, le fond du retable de la Vierge à l'Enfant de Giotto est recouvert d'or jaune. Il représente la lumière divine intrinsèque aux sujets représentés par le peintre. En effet, l'or n'est pas seulement le symbole de la puissance, il inspire également la passion et la spiritualité. La dimension spirituelle de ce métal précieux remonte déjà aux égyptiens de l'époque antique qui assimilaient l'or au soleil et par conséquent au dieu Râ. Elle se retrouve ensuite dans les ciels dorés des icônes byzantines et des églises baroques. Le métal jaune est aussi employé pour les auréoles, caractéristiques des saints.

De même, en Asie l'or a toujours eu un rôle de premier plan dans l'ornement des œuvres et des objets d'art sacré. Les oeuvres aurifères représentent très souvent des divinités et des êtres bouddhistes. Les artistes utilisaient soit de la feuille d'or, soit de la peinture dorée en fonction de l'effet lumière souhaité et faisaient appel à de nombreuses techniques différentes.

L'utilisation de l'or se fait ensuite plus discrète pour réapparaître au 19e siècle, dans la sculpture notamment. Par la suite, l'un des artistes les plus célèbres à s'atteler au travail d'orfèvrerie que requiert le maniement de la feuille d'or est probablement Gustav Klimt, qui réalise au cours de ce qui sera désigné comme son “Cycle d'or" une série de tableaux à la feuille d'or qui comptent parmi les plus appréciés de son oeuvre. En 2006, son Adèle Bloch-Bauer I s'envole à 135 millions de dollars et la même année un ensemble de cinq oeuvres dites “dorées" se vend à plus de 327 millions. 

Yves Klein, plus connu pour ses oeuvres bleues, découvre, quant à lui, la dorure en travaillant chez un encadreur en 1949. Dix ans plus tard, cette matière apparaît dans son travail sous forme de Monochrome, les Monogolds. Ces toiles recouvertes de minces feuilles d'or superposées les unes sur les autres dévoilent que l'or suffit à lui seul à transformer un objet en oeuvre d'art. En tant que monnaie d'échange, l'or est une promesse d'éternité. S'agissant de son utilisation dans l'art, Klein dit que l'or « imprègne le tableau et lui donne vie éternelle ».

L'or ne s'échange donc pas que sur la place financière. Si vous n'êtes pas prêt à spéculer en bourse ou que le cours de l'or vous paraît trop volatile, Artsper a sélectionné pour vous des oeuvres d'art qui valent leur pesant d'or !